Cicadelles from Hell
Après un repos fort long pour le blog (mais hélas beaucoup moins pour la blogueuse), voici venue pour moi l'heure de reprendre la plume virtuelle pour continuer à vous raconter la création de mon jardin. Alors soyons honnêtes, cet été, j'ai passé plus de temps dans mon bureau qu'au jardin, où il ne s'est pas passé grand-chose.
Seulement voilà, septembre est là, et avec lui les grands travaux. Nous avons maintenant un mur de clôture sur le côté est du jardin, et un autre en préparation tout le long de la façade ouest. Ce dernier n'était pas prévu au programme initial, mais quand j'ai fait éradiquer la haie monotone de lauriers-palme, nous nous sommes rendu compte qu'il y avait un dénivelé de près de 50 cm entre notre terrain et celui des voisins... Du coup, il est nécessaire d'ériger un muret sous peine de voir toute notre terre glisser lentement mais sûrement sur la pelouse impeccablement entretenue de nos voisins. Mais je vous raconterai tout ça dans un prochain article !
Aujourd'hui, c'est de la cicadelle que je veux vous parler. Vous vous souvenez peut-être que j'en avais croisé une dans mon jardin au début de l'été, où je me félicitais d'ailleurs qu'elle soit brune, donc pas de l'espèce susceptible de s'intéresser à mes rhodos :
Manque de bol, ce matin, en rentrant de la crèche, je suis passée jeter un coup d'œil amoureux à mes chères plantes, et là, ça a été le drame : sur 'Marcel Ménard', une ribambelle de cicadelles vertes à bandes rouges se prélassait juste à côté des futurs boutons floraux ! Ces cicadelles font frémir les amateurs de rhodos car elles pondent dans les écailles des boutons floraux, créant ainsi de minuscules incisions qui servent de porte d'entrée à un infâme champignon, Pycnostysanus azaleae. Le rhododendron développe alors une sorte de mycose et présente des bourgeons floraux tout noirs et tout poilus.
Ce joli petit insecte aux couleurs chatoyantes n'est autre que la saleté qui provoque l'arrivée de Pycnostysanus azaleae et le noircissement des bourgeons floraux.
Du coup, je me suis armée d'une boîte hermétique et j'ai attrapé toutes les cicadelles que j'ai pu. Une chance que petite fille, mon activité estivale préférée ait été la capture massive de sauterelles, car à l'instar de ces dernières, les cicadelles ont une fâcheuse tendance à bondir ou à s'envoler quand on essaye de les choper, laissant dans leur sillage une très belle impression visuelle de traînée rouge. J'espère que mon intervention n'a pas été trop tardive, car la meilleure façon de lutter contre le noircissement des bourgeons (« bud blight ») consiste à protéger les rhodos des cicadelles...
Maintenant que j'ai chassé toutes les indésirables que j'ai pu trouver, je me prépare à partir en expédition deux fois par jour pour contrôler la quantité de cicadelles sur mes rhododendrons et attraper toutes celles que je pourrai. C'est la seule intervention dont je dispose, puisque la solution naturelle classique pour éliminer les cicadelles consiste à vaporiser du pyrèthre sur les plantes touchées ; or, la substance active du pyrèthre tue sans distinction tous les insectes, butineurs y compris... Autant dire que je ne risque pas d'en utiliser chez moi, serait-ce au prix du sacrifice des boutons floraux de mes rhododendrons !
Pour finir, quelques photos de la jolie coupable...