Projet de rucher : aidons les abeilles !
S'il y a une cause qui me tient à cœur, au-delà de l'écologie en général, c'est celle des abeilles. En effet, depuis les années 1990, celles-ci affichent une mortalité dramatique dont les causes demeurent bien mystérieuses. Pour vous donner une idée de l'ampleur du désastre, la population mondiale d'abeilles chute de 30% chaque année. Un déclin vertigineux qui laisse craindre le pire pour l'avenir de ces précieux pollinisateurs, surtout quand on sait que 80% des végétaux de la planète dépendent de ces insectes pour se reproduire. Pesticides, varroa, frelons asiatiques, monoculture extensive, ..., les causes avancées sont multiples, mais leur action combinée est encore mal comprise.
Un constat qui peut sembler déprimant, mais le pti n'est pas de nature à se laisser abattre. J'ai donc commencé à rêver d'un projet pour aider les abeilles à mon humble échelle : il s'agit d'acheter une terre agricole et de la transformer en paradis pour les abeilles. Première étape : trouver le terrain. Ensuite, planter une prairie fleurie sur l'ensemble de la superficie et, au fil des ans, ajouter des arbres fruitiers. Enfin, installer des ruches pour héberger des abeilles noires, une espèce locale plus résistante que les croisements destinés aux apiculteurs puisque ceux-ci, pour des raisons évidentes et bien compréhensibles, privilégient le caractère pacifique et productif des abeilles qu'ils reproduisent. J'espère donc que cette espèce locale, plus adaptée aux conditions de la région, saura mieux faire face aux différents fléaux qui déciment les colonies d'abeilles.
Malheureusement, pour l'instant, la première phase de mon beau projet pédale littéralement dans la gadoue. Au mois de juin dernier, la SAFER, à laquelle j'avais fait part de mes plans, m'a proposé un terrain de 5500 m², traversé de part en part par un ruisseau, délimité par une haie d'arbres centenaires et entouré de pâturages (donc pas d'agriculteurs épandeurs d'engrais et autres saletés chimiques suspectes) : un emplacement idyllique pour mon rucher ! J'ai immédiatement rempli un dossier, qui a été accepté par la commission, puis signé la convention de cession en attendant patiemment la signature définitive de l'acte de vente. Je me suis alors lancée dans une vaste entreprise de planification : quelle prairie fleurie choisir, où l'acheter, quels arbres planter, de quelle variété... Jusqu'à la mi-janvier 2014, où j'ai enfin reçu un appel du notaire pour fixer la date de la signature.
L'entrée du terrain fin mai 2013 : un emplacement idyllique...
Folle d'impatience, je me suis rendue sur le terrain pour voir à quoi il ressemblait en hiver... et bien m'en a pris, car il était complètement inondé. Cinq centimètres d'eau dans les endroits les plus épargnés, jusqu'à cinquante centimètres au pire. Et le tout alors qu'il n'avait (miraculeusement) pas plu depuis plusieurs jours. Adieu fleurs, verger, rucher... car rien de tout cela ne peut survire à un hiver entier les pieds dans l'eau. La mort dans l'âme, j'ai donc dû annuler la vente et me voilà à nouveau en quête d'un nouveau terrain où je pourrai installer mon petit paradis pour abeilles ! Alors si quelqu'un entend parler d'un petit terrain agricole à vendre au nord de Saint-Étienne-de-Montluc, vous savez où me trouver ;-)